Comment introduire une image dans un scénario sans utiliser le mot « image »?
(Extrait de cours gratuit – Scénariste) Dans un texte décrivant une scène, nous savons qu’il faut éviter tout ce qui ressemble à une description technique ou à une description de roman.
Si vous écrivez: « L’image nous montre un homme qui s’approche sournoisement…« , vous faites une description technique. Ce n’est pas acceptable selon les règles professionnelles reconnues et appliquées dans le milieu. Votre rôle est de décrire des scènes, pas des images. La formulation est ici très importante. Afin de vous en convaincre, imaginez seulement le nombre de fois que vous devriez utiliser le mot « image » dans un scénario entier.
Si vous écrivez: « Dans la nuit humide et froide, la silhouette d’un homme se dessine lentement dans le noir.« , vous faites une description romancée, ce n’est pas du cinéma.
Le destinataire de nos écrits, de notre scénario, sera principalement le réalisateur, celui qui devra mettre nos textes en images. La rédaction d’un scénario nécessite donc de faire des descriptions et des dialogues spécifiquement pour un réalisateur. Ce qui est tout simple lorsqu’on s’y prend de la bonne manière.
Un des cas qui pose parfois problème c’est la mention d’objets inanimés. Surtout ceux qui se trouvent dans un lieu et que les personnages en présence ne voient pas. Il peut s’agir, par exemple, d’une bague égarée dans une pièce, d’une arme dissimulée, ou autre.
L’image d’un bijou tombé sur le sol…
Voici un exemple d’une version faite par un débutant scénariste:
1. INT. SALON. JOUR
JEANNE et RENÉ fouillent le salon à la recherche de la bague. Pendant ce temps, la bague se trouve sur le tapis, tout près d’eux, mais ils ne la voient pas.
Vous décrivez ce qui se passe pour un réalisateur. Il doit mettre cette scène en images. Le fait de dire « JEANNE et RENÉ fouillent le salon à la recherche de la bague » n’aura donc pas vraiment de sens.
Ce n’est pas une description visuelle et le réalisateur va s’interroger. Il va se demander comment faire pour que les spectateurs comprennent que Jeanne et René cherchent une bague.
Ensuite, vous avez la phrase: « …la bague se trouve sur le tapis, tout près d’eux, mais ils ne la voient pas. » Le réalisateur va se demander comment faire comprendre aux spectateurs que la bague est tout près, mais qu’elle n’est pas vue de Jeanne et René.
Et ce n’est pas tout…
Dans un texte décrivant une scène, on décrit ce qui est, ce qui se passe, on ne peut pas décrire ce qui n’est pas et ce qui ne se passe pas. Donc, « mais ils ne la voient pas » ne peut se trouver dans un texte décrivant une scène. Si nous lui écrivions une description de scène comme celle-ci, le réalisateur n’aurait d’autre choix que de demander au scénariste de corriger. Si nous soumettions un scénario comportant de telles descriptions dans le milieu du cinéma, il ne serait pas retenu.
Voici une version nettement plus adéquate:
1. INT. SALON. JOUR
En avant-plan, une bague en diamant est posée sur la moquette du salon. En arrière-plan, JEANNE et RENÉ fouillent la pièce de fond en comble, passant et repassant près de la bague.
JEANNE
Je n’y comprends rien. J’ai vu ma bague ici tout à l’heure. Elle était là, sur la petite table.
Cet exemple permet de préciser la présence de la bague au sol au tout début de la description de la scène. Dans le reste de la phrase, on décrit le déplacement des personnages dans la pièce et leur activité de recherche.
Ce qui motive cette recherche est mentionné cette fois dans le dialogue. L’ensemble texte descriptif et dialogue permet au réalisateur de bien saisir toute l’action et ce qui la motive. Ceci en quelques lignes seulement.
Le recours à « l’avant-plan » et à « l’arrière-plan » (que nous avons vus dans les cours) est ici très utile. Il sert à faire comprendre au réalisateur la position de la bague par rapport à celle des deux personnages qui la cherchent.
Il est ainsi très clair pour lui que la bague n’est pas vue par les personnages qui la cherchent partout, sauf sur la moquette. Libre au réalisateur d’imaginer le niveau d’inquiétude des personnages, ainsi que leur niveau d’agitation. (Voir second extrait ici)
Note – Ceci n’est qu’un bref extrait de ce qui vous attend dans les cours. Contrairement à bien des formations sur l’écriture des scénarios qui se concentrent sur la théorie et l’analyse de films, nous sommes ici dans le concret. Cela vous permettra d’éviter les pertes de temps souvent associées aux formations des scénaristes. Vous trouverez dans nos cours une foule d’exemples vraiment pratiques dont vous aurez immanquablement besoin pour vos scénarios à venir.
D’ailleurs, nos diplômés conservent précieusement le contenu de leurs cours et s’y réfèrent souvent des années après la fin de leur formation en ligne. C’est une chose qu’aucune formation des scénaristes en classe ne pourrait offrir de cette manière.
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